Humeur

"d'épiphanie"

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Epiphanie : Un si joli mot de la langue française, inspiré du grec : "quelque chose apparaît"...

Le mot cousine avec la lumière : en effet, nous venons de vivre en décembre et particulièrement autour de Noël, les nuits les plus longues. L'alternance du jour et de la nuit, des nuits courtes et longues, des saisons, fonde et rythme la vie.

Nos vies, sont gravées depuis toujours de ce sceau. Ainsi un basculement s'opère et les jours s'étirent à nouveau, aux alentours du 6 janvier. C'est ainsi que les traditions populaires ou les Chrétiens ont donné à l'Epiphanie un sens spécifique en s'inspirant de l'observation de la nature.

Nous serions bien inspirés pour la vie des sociétés, à demeurer attentifs aux rythmes naturels, à garder des repères, internes et collectifs. Mais trop de forces commerciales poussent sans cesse à les abolir : chaque année, les galettes de l'Epiphanie sont vendues dès le mois de décembre, les décorations de Noel commencent trop tôt, la lumière artificielle la nuit n'a cessé d'augmenter depuis 20 ans, pour prolonger toute activité de jour, la nuit. Dans quelques jours, les oeufs de Pâques seront déjà dans toutes les boulangeries et supermarchés.

Les volontés économiques l'emportent régulièrement. Chacun doit mobiiser alors forces de liberté ou de détachement pour ignorer cette poussée permanente. Alors que les individus et leurs sociétés vascillent. Perdus sans repères suffisants.

Pour résoudre les problèmes humains et ceux de l'environnement, dans l'espace politique et citoyen, il nous faudrait voir quelque chose "apparaître".... peut-être une réapparition du temps juste...

Anne-Marie Ducroux